Amitié homme-femme
Publié le 17 Avril 2006
Dans « Les hommes de ma vie », Vernnone écrit :
Mais quand je dis « sexe » je ne veux pas dire automatiquement rapport physique. Je veux parler du désir, dans un sens, dans l’autre, parfois les deux. Parfois en continu, produisant un fond de frustration (qui peut nourrit la relation par certains côtés), parfois en intermittence, ou même en fulgurance comme dans une étreinte unique, un baiser partagé sous une pluie battante (pour utiliser un cliché cinématographique), une roulade dans la neige… Il se peut que cette fulgurance comble le désir et donne encore plus de saveur à la relation, si elle n’est pas rattrapée par la culpabilité bien sûr. Mais, dans toutes ces situations, il y a « sexe » au sens où la « question du désir » reste présente, obligeant chacun à une grande vigilance.
J’ai souvent vécu des situations rappelant ces beaux films « Ma nuit chez Maud » et « Lost in translation » : une rencontre qui s’épuise dans la parole. Un échange courtois et distancié où chacun baigne dans l’illusion de ne pas être attiré physiquement, ou de ne pas percevoir le désir de l’autre. Un jeune homme m’a confié qu’il vivait souvent quelque chose de semblable, des nuits entières à se parler, pour se sentir vidés d’énergie au petit matin...
Je pense que ça mérite d’être regardé autrement que comme une « occasion manquée ». La frustration est en fait installée dès le début de la relation. Après de nombreuses expériences, je me rends compte qu’elle est le signe d’une immaturité sentimentale. Je veux dire que, si on se sent dans une grande intimité affective au point de parler une nuit entière, ou de se rencontrer pendant de longues périodes, il est immature de s’abstenir de parler du désir. Elle est là, elle me parle, ce qu’elle dit m’intéresse ; mais, en même temps, dans le non-dit, les regards ou les gestes, elle m’inspire du désir. Je n’ose pas le lui dire mon « trouble », non pas parce que ce serait trop intime, mais parce que j’ai peur qu’elle me réponde qu’elle ne me désire pas. D’ailleurs, souvent dans cette situation je vais parler de choses intimes vécues avec d’autres femmes, et elle fera de même. Donc ce n’est pas une question de pudeur : on a envie de tout déballer, sauf ce qui est important dans l’instant présent !
Il y a une façon (ou mille façons) de parler sans qu’elle se sente brusquée ni poussée vers une réponse favorable à ce désir — car il y a des femmes et des hommes qui « cèdent » parfois pour ne pas décevoir l’ami(e)… J’ai peur de dire parce que j’ai peur d’entendre en réponse un non-désir. Alors je détourne et prolonge la conversation. Peut-être même je vais cesser de m’y investir vraiment, ce que tu qualifiais « d’hypocrite mais très humain »… Comme c’est vrai, et j’y perçois de la bienveillance pour les hommes qui t’ont ennuyée avec leurs salades !
Je suis très fort pour conseiller les autres sur ce sujet. D’ailleurs, le jeune homme a écouté mes conseils et ça a bien marché pour lui… ;-) Mais je suis encore loin d’être mature. Bien souvent je sens cet engrenage de la conversation-sans-fin se mettre en place sans être capable d’éviter le piège.
Peut-être pourrait-on convenir dès le départ que toutes les 10 minutes on fera le point mentalement en se posant la question : « Est-ce que je parle vraiment de ce dont j’ai envie de parler ? Est-ce que j’exprime mes sentiments, mes désirs ? Ou bien est-ce que je me contente de soigner la façade pour que l’autre continue à penser que je suis quelqu’un de bien ? »
> Je considère que l’amitié homme-femme passe toujours par leJe crois qu’il y a toujours « du sexe » dans l’intimité homme-femme (hétéros), et je rejoins Nietsche qui disait que pour qu’une amitié homme-femme soit durable il y faut une bonne dose de répulsion physique. ;-)
> sexe à un moment ou à un autre. Ce n’est pas gênant. Ce
> qui l’est, c’est les faux amis qui n’attendent que cette histoire
> et qui jouent les frères ou les sœurs en attendant de pouvoir te
> faire l’amour. Et encore, c’est un peu hypocrite mais très humain.
> L’amitié homme femme est-elle possible sans sexe ? Je vais peut-
> être lancer le débat.
Mais quand je dis « sexe » je ne veux pas dire automatiquement rapport physique. Je veux parler du désir, dans un sens, dans l’autre, parfois les deux. Parfois en continu, produisant un fond de frustration (qui peut nourrit la relation par certains côtés), parfois en intermittence, ou même en fulgurance comme dans une étreinte unique, un baiser partagé sous une pluie battante (pour utiliser un cliché cinématographique), une roulade dans la neige… Il se peut que cette fulgurance comble le désir et donne encore plus de saveur à la relation, si elle n’est pas rattrapée par la culpabilité bien sûr. Mais, dans toutes ces situations, il y a « sexe » au sens où la « question du désir » reste présente, obligeant chacun à une grande vigilance.
J’ai souvent vécu des situations rappelant ces beaux films « Ma nuit chez Maud » et « Lost in translation » : une rencontre qui s’épuise dans la parole. Un échange courtois et distancié où chacun baigne dans l’illusion de ne pas être attiré physiquement, ou de ne pas percevoir le désir de l’autre. Un jeune homme m’a confié qu’il vivait souvent quelque chose de semblable, des nuits entières à se parler, pour se sentir vidés d’énergie au petit matin...
Je pense que ça mérite d’être regardé autrement que comme une « occasion manquée ». La frustration est en fait installée dès le début de la relation. Après de nombreuses expériences, je me rends compte qu’elle est le signe d’une immaturité sentimentale. Je veux dire que, si on se sent dans une grande intimité affective au point de parler une nuit entière, ou de se rencontrer pendant de longues périodes, il est immature de s’abstenir de parler du désir. Elle est là, elle me parle, ce qu’elle dit m’intéresse ; mais, en même temps, dans le non-dit, les regards ou les gestes, elle m’inspire du désir. Je n’ose pas le lui dire mon « trouble », non pas parce que ce serait trop intime, mais parce que j’ai peur qu’elle me réponde qu’elle ne me désire pas. D’ailleurs, souvent dans cette situation je vais parler de choses intimes vécues avec d’autres femmes, et elle fera de même. Donc ce n’est pas une question de pudeur : on a envie de tout déballer, sauf ce qui est important dans l’instant présent !
Il y a une façon (ou mille façons) de parler sans qu’elle se sente brusquée ni poussée vers une réponse favorable à ce désir — car il y a des femmes et des hommes qui « cèdent » parfois pour ne pas décevoir l’ami(e)… J’ai peur de dire parce que j’ai peur d’entendre en réponse un non-désir. Alors je détourne et prolonge la conversation. Peut-être même je vais cesser de m’y investir vraiment, ce que tu qualifiais « d’hypocrite mais très humain »… Comme c’est vrai, et j’y perçois de la bienveillance pour les hommes qui t’ont ennuyée avec leurs salades !
Je suis très fort pour conseiller les autres sur ce sujet. D’ailleurs, le jeune homme a écouté mes conseils et ça a bien marché pour lui… ;-) Mais je suis encore loin d’être mature. Bien souvent je sens cet engrenage de la conversation-sans-fin se mettre en place sans être capable d’éviter le piège.
Peut-être pourrait-on convenir dès le départ que toutes les 10 minutes on fera le point mentalement en se posant la question : « Est-ce que je parle vraiment de ce dont j’ai envie de parler ? Est-ce que j’exprime mes sentiments, mes désirs ? Ou bien est-ce que je me contente de soigner la façade pour que l’autre continue à penser que je suis quelqu’un de bien ? »