Magie en creux
Publié le 11 Septembre 2005
Quand je me suis mis à écrire, ce soir là, un orage se préparait, la fenêtre était encore ouverte — vite, écrire avant de devoir tout débrancher ! J’ai laissé ressurgir les sensations plutôt que d’aller chercher le souvenir d’un visage, d’une voix, d’une peau. Des mots sont venus sur la sensation de la pluie comme pour faire apparaître « en creux » ce qui enveloppait nos corps… Le désir, la grâce, la jouissance sont coulé dans ce creux.
Je me souviens du rocher que montrait un villageois dans la crypte d’un temple bouddhiste près du village de Keylong (sur la route de Leh à Manali). Il y avait là aussi un creux — une marque de fossile —, mais lui nous disait y voir les oiseaux-amants en train de faire l’amour : « Wahan yé do pyar kar rahé hain ! ». Je n’ai rien vu à cette époque.
Nous sommes tellement focalisés sur l’être aimé, sur nous-même, sur nous deux — ce « couple » joliment capturé par Klimt — qu’il faut du temps et de l’oubli pour apercevoir cette magie en creux. D’autres corps, d’autres sentiments, d’autres souvenirs pourront alors s’y glisser.
Je crois que les âmes sont toujours à l’extérieur des corps. En tout cas, elles sont absorbées par les gouttes qui semblent venir de l’invisible, lorsque l’air est gorgé de pluie et les corps saturés de désir.
Je me souviens du rocher que montrait un villageois dans la crypte d’un temple bouddhiste près du village de Keylong (sur la route de Leh à Manali). Il y avait là aussi un creux — une marque de fossile —, mais lui nous disait y voir les oiseaux-amants en train de faire l’amour : « Wahan yé do pyar kar rahé hain ! ». Je n’ai rien vu à cette époque.
Nous sommes tellement focalisés sur l’être aimé, sur nous-même, sur nous deux — ce « couple » joliment capturé par Klimt — qu’il faut du temps et de l’oubli pour apercevoir cette magie en creux. D’autres corps, d’autres sentiments, d’autres souvenirs pourront alors s’y glisser.
Je crois que les âmes sont toujours à l’extérieur des corps. En tout cas, elles sont absorbées par les gouttes qui semblent venir de l’invisible, lorsque l’air est gorgé de pluie et les corps saturés de désir.